D'après le guide Hachette Evasion,
« la Turquie envisage d'être d'ici 2020 l''un des leaders
mondiaux de l'écotourisme ».
A l'occasion de nos longues excursions,
nous profitons la plupart du temps de routes récentes, souvent très
larges et à quatre voies.
Nous voyons également des chantiers de
grande envergure.
Nous passons des tunnels dont la date
d'ouverture ne dépasse pas 6 ou 7 ans.
Souvent aux abords des villes, grandes
ou moyennes, des quartiers nouveaux sortent de terre et prennent
d'assaut les collines environnantes.
Près de la côte méditerranéenne,
nombreux sont les chantiers créant des aménagements touristiques et
des résidences secondaires.
La richesse touristique est évidente.
Les sites de ruines antiques recèlent des trésors qu'envieraient
volontiers la Provence ou l'Italie. Des zones côtières encore
sauvages, des petits ports typiques ont un charme indéniable.
Mais si les agences immobilières sont
nombreuses dans ces contrées, il existe aussi de nombreux chantiers
abandonnés après les gros œuvre, et que la végétation commence à
envahir. La crise mondiale est aussi passée par là !
Par ailleurs, dans écotourisme, il y a
éco. Et là également les soucis apparaissent. Même si l'on peut
voir des ouvriers ramasser les détritus le long de certaines routes,
les bas-côtés restent jonchés de bouteilles et de sacs en
plastique. Aux abords des villes et dans les villages – excepté
tout de même à Bodrum, cité portuaire « de standing »
- il y a pas mal d'ordures visibles. Aussi bien au supermarché que
dans la moindre échoppe de bazar, tout s'emballe dans d'innombrables
sacs plastique.
Les sites touristiques et
archéologiques ne sont pas toujours bien mis en valeur, et les
« marchands du temple » sont omniprésents.
Et surtout, cette évolution très
rapide bouleverse certainement une société qui est en train de
passer de la tradition au mondialisme et à l'économie de marché,
et ce en quelques années seulement. On peut avoir des inquiétudes
sur l'écart qui va grandir entre une campagne encore archaïque et
des villes dont les abords ressemblent déjà à ceux de nos bonnes
cités – même si les boutiques sont souvent pus luxueuses ici et
les produits présentés de grande qualité.
Le tourisme offre à la Turquie un
potentiel énorme. L'aspect écologique est certainement à
améliorer.
Mais surtout ces bouleversements aussi rapides et
gigantesques, même s'ils sont nécessaires, risquent peut-être de
déstabiliser toute une société dans un pays qui, à bien des
égards, pourrait se comparer à d'autres nations européennes. Son
entrée dans l'Union Européenne ne serait pas une chose impossible
au vu du niveau général du pays, mais il est vrai que se posent
toujours certains obstacles. Géographique d'abord : peut-on
dire que la Turquie est en Europe ? Religieux ensuite, car même
si la constitution est laïque la religion musulmane domine ici.
S'ajoutent également les questions arménienne et kurde, et
l'hostilité du voisin grec. Et même si certaines conditions ont été
remplies comme l'abolition de la peine de mort en 2006, le chemin
paraît encore long vers une intégration à l'U.E.
C'est une nation écartelée, mais stratégique entre Europe et Asie géographiquement mais également religieusement. Cependant, elle peut nous offrir des richesses incomparables culturellement. Ce qui est difficile c'est de pouvoir garder intactes ses richesses et de les promouvoir aux touristes en même temps. La laïcité avec la religion musulmane, encore soit un handicap mais aussi une richesse lorsque c'est réussi. Peu de pays y parviennent ou bien cela ne dure pas longtemps, surtout en ces temps, si difficiles de paix. Seront-il prendre le tournant ?
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